La dégradation de la Grande Barrière de Corail pourrait être bien plus grave que prévu

La dégradation de la Grande Barrière de Corail pourrait être bien plus grave que prévu

La Grande Barrière de corail australienne, le plus grand récif corallien du monde, est plus menacée qu’on ne le pensait, à cause de l’acidification des océans provoquée par la hausse du taux de gaz carbonique (CO2).

La diminution de la quantité d’aragonite, un minéral utilisé par les coraux pour former leur squelette, va probablement s’accélérer avec l’absorption par les océans du gaz carbonique (CO2) issu de la combustion d’énergies fossiles par l’Homme, selon une étude publiée dans Nature Communications.

L’équilibre chimique des océans en est perturbé, avec une baisse de leur pH (paramètre permettant de définir si un milieu est acide) et de leur concentration en aragonite, une forme cristalline du carbonate de calcium. Sans cette espèce minérale, les coraux, ne pouvant reconstituer leur squelette, se désintégreront avec le temps.

Une équipe de scientifiques australiens et saoudiens a créé un nouveau modèle pour mesurer le taux d’aragonite sur plus de 3.000 récifs de la Grande Barrière de corail australienne car, en effet, le mesurer sur place sur chaque récif est une tâche impossible (la Grande Barrière mesure 2.300 kilomètres).

Les deux tiers des récifs restants pourraient disparaître avant 2050

Selon les chercheurs, la diminution de l’aragonite « va probablement être plus importante sur la Grande Barrière que prévu actuellement [par le Giec, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat] ».

Cela suggère que, même si les émissions de CO2 sont réduites de manière importante, comme les pays s’y sont engagés, il est peut-être déjà trop tard pour empêcher une réduction de la surface couverte par les coraux et des pertes au niveau de « la biodiversité de cet écosystème ». L’acidité des océans a augmenté de 26 % par rapport à l’ère préindustrielle.

Les chercheurs ont constaté des différences notables selon les zones, avec un risque accru pour les récifs situés à l’intérieur et dans la partie sud de la Grande Barrière.

Selon l’ONG environnementale WWF, près d’un tiers des récifs coralliens du monde sont déjà perdus et ceux qui restent pourraient disparaître d’ici le milieu du siècle. Ces écosystèmes uniques représentent moins de 0,1 % de la surface des océans mais abritent environ un quart des espèces marines, y compris des poissons essentiels pour l’Homme.

Source : futura-sciences.com

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