La pêche au bar va être réglementée, cette espèce très recherchée est en danger !

La pêche au bar va être réglementée, cette espèce très recherchée est en danger !

Les stocks de ce poisson d’une grande valeur économique s’effondrent. L'Europe vient de décider des périodes d’interdiction de pêche et de limitation de prises par bateaux. Des mesures qui pourraient enflammer la profession.

Après de longues heures de négociation, les ministres européens de la Pêche ont décidé, le 15 décembre, de limiter la pêche au bar (Dicentrarchus labrax) sur l’ensemble des côtes atlantiques européennes.

La pêche industrielle se voit imposer une interdiction de pêche de six mois de février à juillet, période de reproduction du poisson. Le reste de l’année, ces bateaux ne pourront prendre qu’une tonne de bars par mois. Fileyeurs et ligneurs de petite pêche côtière devront s’abstenir de sortir deux mois, de février à avril.

Ils auront ensuite le droit de ne pêcher qu’1,3 tonne par mois. La France capture 8.000 tonnes de bars par an (5.500 tonnes par les professionnels, 2.500 tonnes par la pêche de loisir) et l’Europe 10 000 tonnes.

Ces "petits métiers" pourront-ils s’en sortir? C’est toute la question, d’où la crainte des pouvoirs publics d’un conflit social de grande ampleur au printemps, lorsque le moratoire entrera en vigueur.

Le ministre français de la Pêche Alain Vidalies ne cache d’ailleurs pas que les négociations actuelles sur les quotas de pêche pour tous les stocks des littoraux nord-atlantiques marchent sur le fil du rasoir, entre la nécessaire restauration des stocks de poisson voulue par la Commission européenne et la protection du nombre de bateaux et des emplois imposées par les gouvernements (voir encadré).

Une pression trop forte sur des poissons qui valent chers

Les mesures prises correspondent à un état d’urgence. Les constats effectués par les halieutes de l’Ifremer en France et par le Conseil International pour l’Exploration de la Mer (CIEM) au niveau européen, montrent un affaiblissement réel des populations de bar et du nombre de poissons en âge de se reproduire, tandis que l’effort de pêche reste à un niveau élevé.

C’est ce que montrent les études scientifiques menées dans les secteurs océaniques de la Manche, de la Mer Celtique et de la Mer du Nord dite "zone nord", la seule qui ait été réellement étudiée.

Découpage 

Si les scientifiques du CIEM ont découpé les zones européennes littorales en quatre régions (zone ibérique, ouest Irlande, zone nord et golfe de Gascogne), c’est de façon totalement arbitraire.

"Nous ne savons pas aujourd’hui s’il existe une seule population de bar le long des côtes européennes de l’Atlantique du Nord-Est, ou si plusieurs sous-populations se distinguent depuis le sud du Portugal jusqu’à la limite nord de l’aire de répartition de l’espèce (Norvège).

Du point de vue halieutique, cela signifie que nous ne savons pas si nous avons à faire à un ou plusieurs stocks, lesquels constituent les entités élémentaires de gestion", avouent les chercheurs de l’Ifremer auteurs de l’étude sur le bar commun rendu au Parlement européen en septembre 2014.

Le bar est donc un poisson méconnu. C’est pour remédier à cette situation que l’Ifremer a entrepris une campagne de marquage de bars en 2014 et 2015.

1200 adultes ont été équipés de marques électroniques insérées dans leur abdomen. On espère ainsi mieux connaître les migrations de ce poisson et déterminer s’il revient s’accoupler sur les lieux de sa naissance. Des données essentielles pour affiner les mesures de sauvegarde de l’espèce.

Source : sciencesetavenir.fr

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