Comprendre tous les enjeux de la COP21, découvrez point par point comment le sommet se déroule

Comprendre tous les enjeux de la COP21, découvrez point par point comment le sommet se déroule

Vous n'avez pas suivi les débats techniques de la COP21 la 1ère semaine, vous êtes perdus entre négociations et "crochets"? Pas de panique, ce mémo est là pour vous éclairer.

"Et toi, l’accord de la COP21 tu en penses quoi ?" Franchement, pas simple de répondre à cette question, sans avoir lu le projet de texte de l’accord (incompréhensible pour un novice) ni suivi grand chose des négociations depuis une semaine ! Bien sûr, d'autres enjeux politiques déchirent actuellement la France, mais l'accord de Paris vise lui à limiter un réchauffement qui peut bouleverser l'avenir de toute la planète.

Raison de plus pour rester éveillé et informé sur le sujet. Sur le sommet de Paris "à mi-chemin tout est encore jouable !" Rien à voir en effet avec celui de Copenhague, où l’on savait déjà, après une semaine de travail, qu’il n’y aurait pas d’accord possible, tant les options du texte sur la table étaient nombreuses. Là, le projet comporte "seulement" une centaine d’options. Et les éléments d’un bon accord sont toujours en lice. Tout est donc encore possible !

Les négociateurs ne négocient plus

Ce sont les ministres qui se retrouvent désormais derrière les panonceaux de leur pays. Leur travail a été organisé par le président de la COP21 Laurent Fabius, qui après avoir dit "qu’il mettait toute l’expérience de sa vie pour obtenir un accord" a établi un nouveau modus operandi samedi soir. La méthode ? "Un comité de pilotage se réunira une à deux fois par jour pour préparer l’accord de Paris, explique Céline Ramstein de l’IDDRI. 

Ces réunions devraient être publiques, en ligne pour garantir la transparence." Le comité engrangera les résultats de quatre groupes de travail informels animés par un duo de ministres Nord-Sud, devant chacun régler une question transversale qui fâche.

Deux bras de fer en perspective

Le premier bras de fer concernera les financements. Un groupe informel - dirigé par les ministres gabonais et allemand – devra trouver un compromis entre les pays les plus pauvres qui estiment qu’il n’y a pas assez d’argent pour rendre crédible l’objectif des 100 milliards de dollars par an à financer d’ici 2020. Et qui veulent aussi des assurances sur des financements à la hausse après 2020, si possible garanties par une feuille de route.

De l’autre côté, les pays industrialisés veulent que les pays qui "sont en mesure de le faire" - ils pensent très fort à la Chine - contribuent aussi à l’effort financier. Autre grosse bataille à venir, la différenciation. Ce groupe, mené par le Brésil et Singapour, devra définir quelle différence on fera dans l’accord final, entre pays pauvres et pays riches au niveau des engagements.

La convention de l’ONU reconnaît la responsabilité des pays développés dans le problème du changement climatique mais ceux-ci estiment que  "le monde a changé depuis 1992 (date du sommet de Rio, ndlr)" et que tout le monde doit participer à l'effort de guerre. La Malaisie s'agace de "ce refrain" alors que, dit-elle, son pays compte toujours tant de pauvres.

Les deux autres groupes de travail ministériel, pas forcément plus simples, devront régler le problème dit de l’Ambition. Comment concrétise-t-on l’objectif des 2°c de réchauffement global moyen à ne pas dépasser ? Evoque-t-on des trajectoires de décarbonation ou bien un hypothétique "100% d’énergie renouvelable" ? Et aussi quand révise-t-on les engagements ? Enfin, un groupe Engagement pré 2020 réfléchira à quelles actions supplémentaires mettre en place d’ici 2020 pour augmenter l’ambition globale.

Et un geste qui fait fureur

Enfin, adoptez le geste de la main qui fait fureur sur les réseaux sociaux, en formant 105 (1,5°C) lancé par le Climate vulnerable forum. L'objectif 1,5°c, plus ambitieux que le 2°C, figure encore dans le projet d’accord mais l’Arabie Saoudite a demandé de le supprimer à plusieurs reprises.

Ils sont vus comme les plus récalcitrants de ces négociations. Mais d’une manière générale "aucun pays n’a envie d’être vu comme le bad guy, assure Céline Ramstein, d’être celui qui aura bloqué l’accord de Paris."

Peut-on espérer alors un assouplissement de leur position ? A suivre... Ah, pour finir sur une note d'humour, la boutade de Tosi Mpanu Mpanu négociateur pour la République Démocratique du Congo : "Le projet contient tous les ingrédients. Maintenant il faut faire mijoter la sauce mais avec 196 cuistots!". 

Source : sciencesetavenir.fr

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