Le 18 mars c'est la journée mondiale du recyclage, le moment pour s'informer et faire évoluer les gestes !

Le 18 mars c'est la journée mondiale du recyclage, le moment pour s'informer et faire évoluer les gestes !

Ce 18 mars, c’est la deuxième journée mondiale du recyclage. Cette pratique vertueuse pour l’environnement progresse très lentement et ne peut freiner l’extraction de volumes de plus en plus importants de matières premières.

Créé il y a 71 ans pour faciliter les reconstructions au sortir de la Seconde guerre mondiale, le Bureau international du recyclage organise sa deuxième journée mondiale autour de la jeunesse. "La collecte et le tri des déchets recyclables ne sont pas seulement une activité économique, c’est surtout un moyen puissant de réduire les gaz à effet de serre et d’économiser l’énergie", pose Arnaud Brunet, directeur général du BIR. Le schéma actuel consiste à extraire des minerais et des matières énergétiques (charbon, pétrole, gaz, uranium), à les consommer et à les jeter. L’économie du recyclage dite circulaire vise à transformer ces déchets en "matière première secondaire" réutilisable.

On est loin de ce cercle vertueux. Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement constate dans son rapport 2019 que l’extraction minière a triplé depuis 1970 et va encore doubler d’ici 2060, avec comme perspective un épuisement total des minerais à plus ou moins brève échéance selon le matériau. On passera ainsi de 27 milliards de tonnes il y a 50 ans à 180 milliards de tonnes en 2060. "Avec l’augmentation de la population mondiale et l’amélioration du niveau de vie, il est illusoire de penser que le recyclage peut remplacer totalement les matières premières, mais il peut en économiser une grande partie et éviter que ces volumes finissent en déchets inutiles et encombrants", poursuit Arnaud Brunet.

La Chine ne veut plus être le recycleur du monde

L’industrie du recyclage est aujourd’hui globalisée et étroitement corrélée à l’activité économique. Jusqu’au 1er janvier 2018, la plupart des matériaux triés des Etats-Unis, d’Europe et du Japon partaient en Chine pour être recyclés. Depuis cette date, le gouvernement chinois interdit ces importations si elles ne sont pas triées à un haut degré de pureté, le pays prenant conscience que la hausse du niveau de vie d’une partie de sa population entraînait une production interne croissante de déchets à recycler.

"Nous avons donc aujourd’hui un gros problème de débouchés notamment pour le plastique et le papier, et il va donc nous falloir créer des usines de traitement en Europe ce qui va prendre du temps", reconnaît Jean-Philippe Carpentier, président de la Fédération des entreprises françaises du recyclage. Le WWF vient de publier un rapport qui estime que la Chine importait jusqu’ici 13 millions de tonnes de plastiques usagés et triés par an. Sans la Chine, l’ONG prévoit que d’ici 2030, 111 millions de tonnes de déchets plastiques seront produits sans avoir de solution de traitement et craint donc une augmentation des pollutions des sols, de l’air et des océans.

Les consommateurs de demain sont les premiers concernés

Il est donc de plus en plus urgent d’augmenter les taux de recyclage. La directive européenne adoptée en 2018 veut augmenter les taux de collecte et de réutilisation de la matière collectée par les collectivités à 55% d’ici 2025. En France, la feuille de route de l’économie circulaire ambitionne d’organiser la filière de la fin de vie de l’objet jusqu’à sa réutilisation. "Point positif, pour la première fois on se préoccupe de la demande en introduisant des engagements volontaires à intégrer des matériaux recyclés dans les objets neufs", se félicite Jean-Philippe Carpentier. Les objets de consommation n’intègrent aujourd’hui que 7% de matière recyclée et des entreprises comme Seb qui propose une centrale vapeur faite à 100% de plastique recyclé font figure de pionniers encore bien solitaires. "Nous pourrions atteindre 25% de réutilisation des matières triées sans difficultés", assure Jean-Philippe Carpentier.

En France, le recyclage des matières a permis d'éviter les émissions de 22,5 millions de tonnes de CO2, soit la totalité des émissions des trajets aériens au sein de l'hexagone ou 20% des émissions des transports. Les économies réalisées représentent l'équivalent de la production de 18 réacteurs nucléaires. La marge de progrès est immense.

La journée du recyclage ambitionne désormais de toucher les jeunes générations. Les consommateurs de demain sont en effet les premiers concernés d’abord parce que les progrès à accomplir sont immenses. La collecte de matière provient à 60% de l’industrie et à 40% des ménages via le tri sélectif. "On devra à l’avenir faire beaucoup mieux, ainsi la moitié seulement des bouteilles de PET sont aujourd’hui collectées et recyclées" déplore Jean-Philippe Carpentier. Facebook, Twitter, Instagram sont mobilisés pour répercuter les messages d’une profession qui cherche aussi à recruter. Le secteur des déchets n’est pas très attirant. Pourtant, c’est aujourd’hui une filière "high tech" qui n’a plus rien à voir avec les chiffonniers d’antan.

Source : sciencesetavenir.fr

developpement-durable écologie recyclage 18 mars journée mondiale recyclage économie circulaire pollution plastique extraction matière première