Sur Terre, découverte imprévue d'organismes capables de survivre sur Mars !

Sur Terre, découverte imprévue d'organismes capables de survivre sur Mars !

En testant dans le désert d'Atacama un rover muni d'instruments qui seront utilisés sur Mars, une équipe de scientifiques a découvert des organismes terrestres d'un type jusqu'alors jamais vu et qui pourraient également vivre dans le sous-sol martien !

Si la sélection de sites martiens à haut potentiel exobiologique est fondamentale pour la recherche d'une vie martienne, encore faut-il que les instruments envoyés soient suffisamment performants pour découvrir des traces de vies d'organismes martiens. D'où la nécessité de les tester sur Terre. Et le mieux est de le faire en conditions réelles sur des terrains les plus similaires possibles à ceux de la planète Mars.

Parmi tous les sites analogues à Mars, le désert chilien d'Atacama est certainement la région terrestre qui s'y apparente le plus. Ce désert a des conditions qui sont assez semblables à Mars, il est composé de sols très salés et très secs, il peut se passer des décennies sans précipitations ! Il vit avec des écarts de température, qui peuvent varier de 40 degrés entre le jour et la nuit, et doit tenir compte d'un taux d'humidité de seulement 2 à 3 %.

Enfin, comme sur Mars, sa surface est fortement exposée aux rayons ultraviolets mais, ici, ce rayonnement est fortement atténué par la couche d'ozone qui entoure la Terre. Or, sur Mars, qui ne possède pas cette couche protectrice et dispose d'une atmosphère très fine, ce rayonnement a rendu la vie impossible sur sa surface, et jusque dans les premiers centimètres de son sous-sol.

Donc, pour trouver des traces de vie, il est nécessaire de forer le sol martien, ou les éjecta. Enfin, comme il est fort possible que la vie martienne soit identique à la vie terrestre, il n'est pas incongru de penser que les organismes vivant dans le sous-sol du désert d'Atacama ont pu exister à une époque sur Mars.

Le forage, la condition sine qua non pour découvrir des traces de vie

En 2020, l'ESA et la Nasa lanceront chacune un rover martien. L'Européen, baptisé Rosalind Franklin, se posera dans Oxia Planum, tandis que l'Américain atterrira dans le cratère Jezero où la Nasa est convaincue de trouver de nombreux fossiles de micro-organismes. Le rover Rosalind Franklin pourra forer le sol jusqu'à une profondeur de deux mètres. 

De nombreux scientifiques sont convaincus que si une vie sur Mars existe, elle ne peut que se dérouler dans des niches biologiques sous la surface de façon à échapper aux rayonnements ultraviolets, aux températures très basses et à l'absence d'eau, ce qui rend toute forme de vie impossible.

Dans ce contexte, la Nasa a testé en début d'année un rover équipé d'une foreuse et d'un laboratoire d'échantillonnage, similaires à ce qui sera envoyé sur Mars. Une façon de s'assurer que ces deux équipements seront capables d'y fonctionner.

Des organismes terrestres qui pourraient vivre aujourd'hui sur Mars ! 

La foreuse a très bien fonctionné et a creusé le sol jusqu'à 80 centimètres de profondeur. Une distance suffisante pour être à l'abri des rayonnements ultraviolets. La foreuse a aussi ramassé des échantillons dont l'analyse par le labo du rover a mis en évidence l'existence de bactéries/microbes jamais vus jusqu'à présent. Ces organismes sont très différents de ceux connus et apparaissent très résistants à l'environnement salin du sous-sol du désert d'Atacama.

Ce qui est passionnant, c'est que ces organismes sont tout à fait adapté à vivre dans le sous-sol martien avec des niveaux de sel élevés, similaires à ceux auxquels on s'attend à trouver là-bas, ont indiqué Stephen Pointing, (Yale-NUS College Singapore), Nathalie Cabrol et Kim Warren-Rhodes de l'Institut Seti, les chercheurs à l'origine de cette découverte. De là à penser que les rovers martiens trouveront des organismes similaires...

Cela dit, si les études écologiques sont essentielles pour retrouver la vie sur d'autres planètes, identifier avec certitude ce que trouveront les instruments dans le sous-sol martien, ne sera pas facile. Certes, la connaissance des extrêmophiles terrestres a bien progressé ces dernières années et la découverte de ces nouveaux organismes dans le désert d'Atacama peut aider les exobiologistes à interpréter au mieux les résultats.

Mais, n'oublions pas qu'après plusieurs années d'études et avec les instruments les plus performants disponibles, nous ne savons toujours pas avec certitude si la fameuse météorite martienne ALH84001 renferme, oui ou non, des traces d'une ancienne vie martienne...

Source : futura-sciences.com

espace Mars ESA NASA organisme vie exobiologie Terre forage Atacama