Le fond souverain norvégien se positionne contre la pollution, et incite de nombreuses entreprises à le suivre

Le fond souverain norvégien se positionne contre la pollution, et incite de nombreuses entreprises à le suivre

La pollution plastique des océans inquiète de plus en plus… à tel point que le plus gros fonds souverain au monde vient de s’engager à protéger les fonds marins.

Après les atteintes aux droits de l’Homme, le charbon ou encore le tabac, le plastique est désormais le nouvel ennemi public numéro 1. L'été 2018 a permis au monde de constater que l'océan n'est plus capable de supporter tous nos déchets. Preuve en est, les sacs plastique retrouvés au fond des abysses ou les milliers de tonnes de détritus recrachés sur les plus belles plages du monde.

Conscients de ce risque, le fonds souverain norvégien, le plus important au monde avec plus de 1 000 milliards d’euros d’actifs, a publié un document (1) mercredi 5 septembre, dans lequel il exhorte les entreprises à s’engager davantage pour la protection des océans et en particulier contre la pollution due aux déchets plastiques.

"L'océan est un élément vital de la biosphère et un élément important pour l'économie mondiale", a souligné Yngve Slyngstad, le patron du fonds. "Nous attendons des entreprises qu'elles gèrent les défis et opportunités liés à une utilisation durable des océans", a-t-il ajouté dans un communiqué.

 

Perte de valeur 

Le fonds est au capital de quelque 9 000 entreprises à travers plus de 70 pays. Il les enjoint à intégrer cette thématique dans leur stratégie. "Le business model de nombre de sociétés de notre portefeuille dépend des océans et leurs activités sont susceptibles d'être affectées par la dégradation des océans. Cela pourrait réduire leur capacité à générer de la valeur pour les investisseurs à long terme", explique le fonds souverain, qui s’en trouverait dès lors pénalisé.

 

Le fonds souverain norvégien appelle ainsi les producteurs de plastique à envisager une transition vers "l'économie circulaire". Il interpelle également les pêcheurs pour qu'ils adoptent des pratiques durables en s'assurant de ne pas mettre en danger les futures populations de poissons. Mais ces attentes s'adressent aussi à des secteurs qui peuvent avoir un effet indirect sur les océans, comme la distribution, l'industrie plastique ou l'agriculture. 

En amont de la COP21 en 2015, le fonds avait exclu de son portefeuille 22 entreprises présentes dans les secteurs du charbon, des sables bitumineux et du ciment. En fin d'année, le gouvernement norvégien va devoir décider si son fonds souverain, dont la richesse a été bâtie sur les hydrocarbures, doit renoncer à investir dans les compagnies pétrolières. Cette recommandation de la banque centrale du pays avait été un électrochoc dans le premier pays producteur d'or noir d'Europe. Mais cet été, une commission gouvernementale s'est positionnée contre cette stratégie.

Source : novethic.fr

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