Des nouvelles de Thomas Pesquet sur l'ISS : une première sortie réussie et un selfie magnifique !

Des nouvelles de Thomas Pesquet sur l'ISS : une première sortie réussie et un selfie magnifique !

L’astronaute français Thomas Pesquet a réalisé sa toute première sortie hors de l’ISS, en compagnie du commandant de bord Shane Kimbrough, ce vendredi 13 janvier 2017.

La première sortie dans l'espace de l'astronaute français Thomas Pesquet aux côtés de son collègue américain, s'est déroulée sans encombre et la mission a même été réalisée plus rapidement que prévu, en 5 heures et 58 minutes. Leur mission principale était d’effectuer le branchement de trois batteries lithium-ion essentielles au bon fonctionnement des installations électriques de l'ISS

La semaine précédente avait été largement consacrée à la préparation de la sortie 39 et surtout aux tests sur l’EMU (extravehicular mobility unit). Ce scaphandre de 200 kg est un véritable mini vaisseau spatial, équipé de la climatisation, de systèmes pour diffuser l’oxygène, évacuer la chaleur, l’humidité, le CO2, protéger du froid, du soleil et qui de surcroît épouse la physiologie humaine. Il est manipulable mais assez rigide pour être protecteur. Les tests ont pris des heures de travail dans l’ISS, car les sorties demeurent des expériences risquées.

Retrouvez les étapes de la sortie ci-dessous : (en heures françaises)

  • 8h00 :  

Juste après le petit déjeuner, a commencé l’habillage du scaphandre, et la vérification de ses systèmes. On a procédé à la mise en route de l’EMU, à sa purge, son nettoyage et à la vérification du "fit check" : le scaphandre est-il bien réglé à la taille de l’astronaute ? En effet, il y a deux scaphandres dans ce sas (il y en a quatre en tout dans l’ISS), que se partagent trois utilisateurs (Shane Kimbrough, Peggy Whitson et Thomas Pesquet). Si l’un des scaphandres est déjà réglé à la taille de Shane, à la suite de l’EVA (sortie extravéhiculaire) qui a eu lieu il y a une semaine avec Peggy, il a fallu régler le second à la taille de Thomas. C'est la quatrième EVA pour Shane et la première pour Thomas. Pour Peggy, c’était la septième la semaine dernière !

  • 12h30 :

Les deux astronautes commencent à respirer de l’oxygène pur. Il s’agit là d’une procédure que l’on pourrait qualifier de "plongée sous-marine inversée". Lors d’une plongée, on descend d’une traite vers un milieu à haute pression, mais il faut remonter par paliers pour éviter les accidents de dépressurisation, au cours desquels une bulle d’azote dans le sang pourrait se dilater et provoquer un accident mortel. Dans l’espace, on respire de l’oxygène pur avant la sortie dans le vide pour éviter qu’il y ait des bulles d’azote dans le sang qui se dilateraient dans la phase de dépressurisation. Autrement dit : les astronautes font leurs paliers avant la sortie dans l’espace !

  • 13h10 :

D'abord on procède à la dépressurisation de l’EMU. Puis le scaphandre est désormais autonome et on peut faire le vide dans le sas. Si tout est "nominal", le sas s’ouvre. Thomas Pesquet s'est dirigé vers l’HTV6, le vaisseau-cargo japonais qui a transporté les batteries et leurs supports en orbite, tandis que Shane a disposé les outils, laissés à l’extérieur lors de la précédente EVA, sur la plate-forme de travail. C’est le seul moment où les deux hommes ont été séparés, avant que Shane ne rejoigne Thomas près de l’HTV.

Leurs déplacements dans le vide spatial sont semblables à ceux des grimpeurs. Comme en escalade, ils sont équipés d’un baudrier, de sangles et de crochets à double sécurité. Il y a deux crochets, car la main courante a des points de jonction. Comme en acrobranche, il faut toujours garantir sa ligne de vie ! Car si l’astronaute s’éloigne trop de la station sans être attaché, il pourrait ne plus pouvoir revenir.

Il leur a fallu plusieurs heures pour remplacer les trois dernières batteries de l’ISS. Celles-ci, ainsi que leurs supports, doivent être impérativement sécurisées. Comme tous les outils d’ailleurs, qui doivent être attachés. Lorsqu’un objet vous échappe dans l’espace, il est perdu et devient une menace. En juin 1965, l’Américain Ed White a perdu, lors d’une sortie extravéhiculaire, son sur-gant qu’il avait ôté pour pouvoir manipuler un outil. C’est devenu l’objet le plus dangereux en orbite, car il se déplace à la vitesse de 28 000 km/h, avec le temps il a changé d’orbite et de trajectoire et peut atteindre de plein fouet un astronaute en EVA.

Ensuite, les astronautes ont effectué des opérations additionnelles : tirer un réseau de câblage jusqu’aux panneaux solaires, changer une lampe permettant d’éclairer une partie de l’ISS et ramener des boucliers protecteurs. Enfin, ils ont fait les photos d’un système de refroidissement défectueux, en vue d’une réparation ultérieure. Au cours de ces sorties de plusieurs heures, les astronautes peuvent boire à l’aide d’une pipette installée à l’intérieur du scaphandre et manger des barres énergétiques. Il y a même un  doigt artificiel installé dans le casque qui leur permet de se gratter le visage s’ils en ressentent le besoin.

Source : sciencesetavenir.fr

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