Un projet marin et énergétique équipe le Canada de gigantesques turbines marémotrices

Un projet marin et énergétique équipe le Canada de gigantesques turbines marémotrices

Immergée depuis le 7 novembre, une grande turbine marée motrice d'une capacité de 2 mégawatts injecte de l'électricité dans le réseau canadien.

"Les domiciles et les bureaux de la nouvelle Écosse sont désormais alimentés en électricité par la première turbine marée-motrice du Canada" s'est félicité le consortium Force, qui opère ce dispositif. En effet, cette gigantesque hydrolienne de 16 mètres de diamètre, a été déployée en mer le 7 novembre 2016  au fond de la Baie de Fundy, entre les provinces canadiennes de Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Raccordée au réseau électrique une dizaine de jours plus tard, la machine est donc entrée en phase d'exploitation.

La Baie de Fundy, un long bras de mer, est réputée pour ses grandes marées dont l'amplitude dépasse régulièrement les 20 mètres. Pour éclairer "l'équivalent de 500 résidences de Nouvelle-Écosse", elle n'utilise "qu'une fraction des 7.000 mégawatts" que pourraient produire les marées dans cette zone de la Baie de Fundy où elle a été installée.

Si les marées peuvent potentiellement produire une telle quantité d'électricité dans cette zone, les infrastructures permettant d'atteindre un tel chiffre sont toutefois encore loin d'être en place. Cette hydrolienne développée par OpenHydro, a une capacité maximale de 2 mégawatts, bien insuffisante pour subvenir à elle seule aux besoins de 500 foyers. Toutefois, cette capacité de production sera amené à augmenter prochainement puisqu'une deuxième hydrolienne (de même type) doit être mise en service en 2017 à ses côtés.

L'électricité produite annuellement par les deux turbines équivaudra alors à l'énergie générée par la combustion de 2.000 tonnes de charbon. L'usine marémotrice canadienne constituera alors "l'une des plus puissantes du monde" et permettra d'accélérer le déploiement d'autres projets du genre sur la planète, a souligné Thierry Kalanquin, vice-président de DCNS.

Là encore, la déclaration est un brin exagérée puisque l'installation canadienne totalisera alors 4 mégawatts de puissance. Ce qui reste tout de même largement inférieur à la capacité de production de l'usine maréemotrice de la Rance en Bretagne qui, avec ses 24 turbines, offre depuis 1966 une capacité électrique de 240 mégawatts... Et ce n'est pas la plus puissante du monde (le record étant actuellement détenu par la centrale marémotrice de Sihwa en Corée du Sud, qui atteint 254 mégawatts).

Notons également que ce nouveau dispositif de production électrique offre également une capacité inférieure à celle de la centrale marémotrice d'Annapolis Royal, l'unique centrale de ce type (jusqu'à présent) en Amérique du Nord, et ses 20 mégawatts de capacité installée. Outre ce nouveau parc hydrolien canadien, DCNS doit lancer dans un an deux turbines au large des Côtes-d'Armor, dans l'ouest de la France.

Source : sciencesetavenir.fr

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