Une nouvelle étude s'intéresse à la présence de microplastiques en pleine mer

Une nouvelle étude s'intéresse à la présence de microplastiques en pleine mer

Si les continents de plastiques sont désormais explorés, peu d'études portent sur la densité des microplastiques dans les zones océaniques ouvertes.

Il y a dans les océans des zones appelées gyres, des sortes d’immenses tourbillons où les courants contribuent à concentrer les débris rejetés dans les eaux. Au total, des millions de tonnes de déchets venus des côtes et des fleuves flottent dans les cinq principaux gyres océaniques, la force centripète aspirant lentement les détritus vers le centre. Ces détritus forment de véritables continents de plastiques qui commencent maintenant à être explorés.

Lever les incertitudes

Mais du plastique, ou plutôt des particules de plastiques communément appelés microplastiques, il y en a partout ailleurs en mer. 88% de la surface des océans en contiennent selon une étude publiée en 2014 par le Centre supérieur de la recherche scientifique (CSIC) de l'université de Cadiz en Espagne.

Combien sous l'eau ? Les données ne sont pas assez nombreuses pour effectuer des estimations à l'échelle mondiale. "Il y a beaucoup d'incertitudes au sujet de la concentration et des caractéristiques des différents types de microplastiques et comment ils évoluent dans le temps et dans l'espace" expliquent Richard Lampitt et Dr Katsia Pabortsava, du Centre national d'Océanographie (CNO) de Southampton, organisme qui vient de lancer une vaste étude sur les micropastiques dans les espaces océaniques ouverts, de la surface aux fonds.

"La mer profonde est considérée comme l'un des principaux puits de débris microplastique et la mer profonde a aussi une grande biodiversité mais nous ne savons pas combien de plastique flotte dans cette partie de l'océan ni la façon dont il peut entrer dans la chaîne alimentaire ou affecter la vie marine" ajoutent les chercheurs. 

Les résultats préliminaires montrent déjà la présence de microplastiques dans les mille premiers mètres de la colonne d'eau au niveau de la Plaine abyssale de Porcupine, au large de l'Irlande. Bientôt, des résultats portant sur les 3000 mètres de profondeur de ce site seront disponibles. Ils permettront d'étudier la pollution plastique sur les vingt dernières années grâce à la réanalyse d'échantillons collectés sur cette période

Entre septembre et novembre les scientifiques du CNO effectueront une nouvelle campagne d'étude pour mesurer les concentrations de microplastiques et leurs caractéristiques pour les trois cents premiers mètres de l'océan, à travers l'ensemble de l'Atlantique. Ces résultats seront ensuite utilisés pour exécuter des modèles océaniques pour prévoir la répartition des matières plastiques dans la colonne d'eau et leur impact sur les écosystèmes locaux.

Source : sciencesetavenir.fr

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