Découvrez cinq sites océaniques exceptionnels que l'Unesco veut inscrire au patrimoine mondial

Découvrez cinq sites océaniques exceptionnels que l'Unesco veut inscrire au patrimoine mondial

L’organisme onusien envisage d’introduire au sein de son patrimoine mondial des zones de la haute mer recélant des milieux naturels originaux.

Pourquoi donc l’Unesco envisage-t-elle d’introduire certains milieux océaniques remarquables dans sa liste du patrimoine mondial de l'humanité aux côtés du Mont Saint-Michel ou du Taj Mahal ? A priori, ces zones ne dépendent d’aucun Etat et sont inaccessibles aux humains. Elles n’entrent donc pas dans les critères permettant de sélectionner les sites.

Pour trouver une place dans la prestigieuse liste, il faut en effet que l’espace classé soit "intègre", c’est-à-dire indemne de toutes perturbations, et que cette intégrité bénéficie d’un système de protection et de gestion sur le long terme. Pour cela, il faut un responsable auprès de l’ONU et ce responsable, c’est l’Etat qui possède le site sur son territoire. C’est ainsi que l’Australie se voit régulièrement menacée d’un retrait de sa Grande barrière de corail du patrimoine du fait de la détérioration régulière de cet espace naturel remarquable.

Des sites d'une valeur universelle exceptionnelle

Ces préventions n’effraient pas Fanny Douvère, coordinatrice du programme et co-auteur du rapport sur le classement des sites en haute mer. "Ces sites ont une valeur universelle exceptionnelle reconnue et pourtant aujourd’hui, ils ne bénéficient d’aucune protection, rappelle cette scientifique. Nous apportons donc notre crédibilité internationale aux négociations en cours sur le statut de la haute mer qui représente la moitié de la surface de la planète". Des discussions multilatérales ont en effet lieu en ce moment sur le statut futur de zones qui n’appartiennent officiellement à personne.

Les menaces se précisent

Or, des destructions sont déjà en cours et d’autres atteintes se précisent. La surpêche concerne désormais des aires marines hors des zones économiques exclusives (ZEE) des Etats ainsi que les eaux profondes. L’Union européenne ne vient de décider que très récemment l’interdiction du chalutage en dessous de 800 m de profondeur.

L’Unesco propose déjà cinq sites à classer "mais ce n’est qu’un exemple car on ne connaît que 10% environ des fonds sous-marins", prévient la coordinatrice. Il faudra ensuite entamer des négociations pour déterminer l’instance qui sera en charge de la protection.

  • Le champ hydrothermal de la cité perdue ainsi que l’a baptisé la NOAA est une succession de « fumeurs noirs » situées en plein Atlantique à proximité des dorsales océaniques à 800m de profondeur. Ces cheminées existent depuis 120 000 ans. Le site est dominé par une cheminée de 60 mètres de haut. C’est le seul exemple connu de rejets chimiques d’une température inférieure à 150°C, la plupart des fumeurs dépassant les 350°C. Y est associé une faune spectaculaire, originale et presque totalement inconnue. Les scientifiques s’intéressent beaucoup à ces conditions de vie extrême. 

  • Le "dôme thermal" du Costa Rica est une oasis océanique de 500km² de surface dans le Pacifique ouest au large de l’Amérique centrale. Ici, les courants et les vents favorisent la remontée de nutriments des fonds sous-marins. L’espace est donc riche en baleines bleues, tortues luths, dauphins, requins, thons, etc. Il s’agit sur un espace relativement restreint d’un exemple spectaculaire d’une chaîne alimentaire marine complète. Le dôme thermal est menacée par la pêche illégale et les pollutions terrestres. L’Unesco préconise une protection totale de la zone.

  • Le "café du requin blanc" est une zone du Pacifique central qui a ainsi été surnommé par les chercheurs américains parce que les requins blancs y migrent en grand nombre pour se nourrir et se reproduire. Les marquages de poissons montrent que d’autres espèces de requins ainsi que les thons rejoignent également cette zone éloignée située à mi-chemin entre Hawaii et l’Amérique du Nord. Cette concentration de requins blancs au milieu de nulle part reste inexpliquée. Mais tout plaide pour une protection absolue de ces espaces.

  • La mer des Sargasses est un nom universellement connu. La concentration des algues sargasses est à l’origine du nom de cette mer atlantique qui est la seule au monde à ne pas avoir de littoral continental. C’est également la seule qui soit recouverte d’une «forêt» d’algues. Dix espèces sont endémiques de ces eaux et c’est le lieu supposé de reproduction des anguilles américaines et européennes. Le changement climatique, mais aussi la pollution par les plastiques et le trafic maritime menacent cette région.

  • Le "Atlantis bank" est une île fossile autrefois émergée et qui a littéralement coulé. Située dans le sud-ouest de l’océan Indien, au large de Madagascar, cette curiosité géologique est une des places privilégiées de l’étude de la tectonique des plaques pour les scientifiques. Le lieu compte deux plages fossiles, un lagon et un sommet submergé. L’ensemble s’étage entre 700 et 5000 m de profondeur. On y trouve une énorme richesse en anémones de mer, nudibranches, coraux, éponges dont très peu d’espèces sont connues.

Source : sciencesetavenir.fr

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