Il y a 15 ans aujourd'hui avait lieu la destruction spectaculaire de la station spatiale Mir

Il y a 15 ans aujourd'hui avait lieu la destruction spectaculaire de la station spatiale Mir

Le 23 mars 2001, la première station spatiale russe mise en orbite en 1986 était volontairement détruite après 15 ans de bons et loyaux services.

Il y a quinze ans, jour pour jour, une pluie de météores déferlait au-dessus du Pacifique Sud. Après 15 ans de bons et loyaux services à 300 kilomètres d'altitude, la station Mir achevait sa mission dans un véritable feu d'artifice à haut risque. Et pour cause : cette rentrée atmosphérique, provoquée pour désintégrer l'immense structure, était alors la première de l'histoire.

Quand on sait que Mir pesait environ 130 tonnes, il y avait de quoi faire des dégâts si la manœuvre ne s'était pas déroulée comme prévu. Des erreurs commises par le passé pouvaient d'ailleurs faire redouter le pire. En effet, lors de la désorbitation de Salyout 7 (l'ancêtre russe de Mir) et de Skylab (la première petite station spatiale américaine) les choses avaient failli tourner à la catastrophe.

La station Salyout 7, qui effectua sa plongée dans l'atmosphère le 7 février 1991, était censée disparaître dans les flots de l'Atlantique Sud. Au lieu de quoi, les restes de l'engin de 37 tonnes se disloquèrent au-dessus de l'Argentine, et notamment sur la ville de Capitan Bermudez, à 400 kilomètres de Buenos Aires. 

Débris

Cette chute se produisit de nuit et ne fit, heureusement, aucune victime. Quant à Skylab, qui retomba sur Terre en 1979, il fit pleuvoir des débris sur une ville de la côte sud de l'Australie, réservant son meilleur morceau (c'est-à-dire la station de 70 tonnes presque entière) pour l'intérieur du pays, moins peuplé. Là encore, il n'y eut aucun blessé...

Heureusement, la désorbitation de la station Mir s'est déroulée selon le plan prévu. L'opération a été contrôlée par un cargo Progress dont les propulseurs furent utilisés pour abaisser graduellement le périgée (le point le plus bas de l'orbite) jusqu'à provoquer la rentrée dans l'atmosphère. 

Lorsqu'elle a été désorbitée, la station Mir était inoccupée depuis des mois. La maintenir en orbite à 300 kilomètre d'altitude était extrêmement coûteux puisqu'il fallait envoyer régulièrement des missions de ravitaillement en carburant. En effet, à cette altitude, l'orbite de Mir s'affaissait de 200 à 800 mètres par jour, une poussée régulière de ses moteurs était donc indispensable. Conçue à l'origine pour fonctionner cinq ans, la station russe est restée trois fois plus longtemps dans l'espace.

C'est surtout l'émergence du projet de Station spatiale internationale qui a précipité la chute (si l'on peut dire) de Mir. La Russie est en effet entrée dans le programme de l'ISS en 1993 et il ne pouvait se permettre de financer en parallèle le maintien en vie de Mir.

Mir est l'ancêtre de l'ISS

Durant quinze années, la station Mir a joué le rôle que tient actuellement la Station spatiale internationale (ISS), dont le premier module a été mis en orbite en 1998. Véritable laboratoire scientifique, la station Mir était conçue pour héberger des cosmonautes durant de longues périodes. Les équipes scientifiques et techniques qui s'y sont succédées pour assurer une présence ininterrompue de plus de 3650 jours dans l'espace.

Parmi eux, non seulement des Russes, mais aussi une quinzaine d'autres nationalités. Parmi eux, les Français Jean-Loup Chrétien (1988) ou encore Claudie Haigneré (1996) pour ne citer qu'eux. Pendant quinze ans, après son lancement en 1986, Mir est demeuré le plus grand satellite artificiel de la Terre jamais construit. C'est la première station spatiale conçue comme un assemblage de plusieurs modules, en l'occurence 6. 

Source : sciencesetavenir.fr

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