Les nuisances sonores provoquées par les navires sont un vrai problème pour les orques

Les nuisances sonores provoquées par les navires sont un vrai problème pour les orques

Une vaste étude vient de démontrer que le bruit des bateaux est audible par les orques. Et plus les navires vont vite, plus ils perturbent la communication et désorientent ces cétacés.

Le bruit des bateaux naviguant le long des côtes pourrait avoir un double effet néfaste sur les orques : il interfèrerait avec leur communication et perturberait leur capacité à localiser leurs proies par écholocation.

C'est le constat inquiétant que dresse une étude américaine regroupant de vastes données et publiée dans la revue PeerJ. De fait, les chercheurs sont parvenus à démontrer que les bateaux sont entendus sous l'eau par les orques, puisqu'ils émettent des sons à une gamme de fréquence audible par ces animaux (de 10 Hertz à 40.000 Hz) et à un niveau sonore suffisamment élevé... Même trop élevé !

En effet, le bruit des bateaux atteint les 110 décibels (dB) en moyenne, soit près de 20 dB de plus que le maximum de ce que les scientifiques appellent le "bruit de fond de l'océan". De quoi constituer un véritable harcèlement acoustique. 

Parce que ce bruit très fort (soit 20 à 30 dB au-dessus du bruit de fond maximal océanique) se produit aux basses fréquences (de 100 Hz à 1.000 Hz) utilisées par les épaulards pour communiquer, il peut influer sur cette capacité.

Pis, une forte nuisance sonore (5 à 13 dB au-dessus du bruit de fond maximal océanique) persiste aux hautes fréquences (de 10.000 Hz à 96.000 Hz) qui correspondent aux ultrasons émis par les orques lorsqu'elles localisent leurs proies.

Une menace pour la biodiversité

Heureusement, la situation n'est pas sans solution : les chercheurs sont également parvenus à démontrer qu'à chaque fois qu'un bateau réduit sa vitesse de 1 nœud, le bruit qu'il émet diminue de 1 dB.

Reste à convaincre les capitaines de navire de "lever le pied", et en particulier ceux de la marine marchande, dont les navires se sont révélés être les plus bruyants. L'étude portant sur le détroit de Haro, sur la côte du Pacifique nord-ouest des États-Unis, ses résultats sont d'autant plus inquiétants que les populations d'épaulards qui vivent dans cette région sont menacées d'extinction et sont spécialisées dans la chasse au saumon.

Une menace pour la biodiversité, mais également pour l'écotourisme de cette région, dont l'industrie génère plusieurs millions de dollars chaque année... Espérons que si la flotte maritime ne se montre pas sensible à l'argument écologique, la pression économique la conduira à ralentir près des côtes.

Source : sciencesetavenir.fr

mer océan orque biodiversité navire bruit décibel écotourisme marine marchande