Grâce à la cartographie numérique, nous découvrons l'évolution du littoral sur tout le territoire

Grâce à la cartographie numérique, nous découvrons l'évolution du littoral sur tout le territoire

Depuis aujourd’hui sur un site Internet vous pouvez découvrir l’évolution passée du trait de côte à l’échelle de 1/100 000. Une précision qui permet désormais d’éviter les erreurs d’aménagement du littoral français.

Réunir en un seul site la cartographie numérique des côtes françaises et retracer leur évolution au cours des dernières décennies, c’est l’exploit réalisé par le portail du ministère de l’Écologie Géolittoral. 

Un exploit car il a fallu en effet réunir dans un même document de prises de vue des côtes éloignées de plusieurs décennies. Les clichés les plus anciens proviennent des archives traitées par l’Ifremer pour l’Institut géographique national (IGN), photos prises entre 1920 et 1955 et pour la période 2005-2012 des travaux aériens de l’IGN.

Le résultat est impressionnant par sa précision, malgré une part d’incertitude sur le calage d’une portion de territoire donné de photographies prises à des intervalles aussi importants.

Maître d’ouvrage pour le ministère de l’Écologie, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement la mobilité et l’aménagement (Cerema) a malgré tout pu quantifier retraits et avancées de côtes sur un pas de temps long permettant de calculer une évolution par année. À partir de ce résultat, une échelle de couleur a été construite, entre une avancée des terres de trois mètres par an (en vert foncé) et une érosion supérieure à trois mètres par an (en ocre foncé).

Les côtes protégées par les digues ainsi que des zones où les données n’ont pas permis d’évaluer l’évolution dans le temps sont exclues de cette échelle de couleur. De même, la cartographie ne remonte pas dans les estuaires, et les flèches sableuses dont l’évolution est trop rapide n’y figurent pas.

Xynthia 

L’État, les collectivités territoriales, les communes disposent désormais d’un outil qui va permettre d’anticiper l’érosion marine ainsi que la montée du niveau des mers provoquée par le réchauffement climatique. Aux yeux du ministère, cet outil doit aider les communes à élaborer leurs plans de prévention des risques littoraux devenus obligatoires depuis la tempête Xynthia de 2010 et la submersion marine des côtes vendéennes et charentaises. 

Ainsi, 590 000 hectares de terre et 165 000 bâtiments de 864 communes peuvent être victimes de ce type d’inondation. Au total, 24% des côtes françaises reculent, soit 1320 kilomètres de littoral principalement sableux. Territoires touristiques et industriels, les communes du littoral comptent 6,1 millions d’habitants à l’année, soit près de 10% de la population nationale sur environ 4% de la surface totale de la France.

Source : sciencesetavenir.fr

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