Le réseau Argo et ses milliers de flotteurs nous permet de mieux en mieux connaître les océans

Le réseau Argo et ses milliers de flotteurs nous permet de mieux en mieux connaître les océans

10.000 flotteurs ont été déployés depuis le début du programme Argo, ils ont permis de réaliser près d'un million et demi de profils de température et salinité à travers tous les océans du globe.

Le réseau Argo se compose de plus de 3.500 flotteurs autonomes qui mesurent la température et la salinité de l'eau jusqu'à 2.000 mètres de profondeur. Ils sont déployés dans tous les océans du monde mais certaines zones comme l'Atlantique Sud sont moins couvertes. 

Chaque flotteur Argo a une durée de vie moyenne de quatre ans ; afin d'assurer la pérennité du réseau de surveillance, les trente pays participant au programme déploient donc chaque année de nouvelles balises. La France en renouvèle ainsi environ quatre-vingt par an depuis la mise en place du programme il y a 15 ans. 

Des flotteurs plus perfectionnés à l'avenir

Outre sa participation au déploiement des flotteurs, la France coordonne l’effort européen et accueille l’un des deux centres mondiaux de traitement de données qui récoltent les mesures quotidiennes. « Le programme Argo est une révolution dans l’histoire de l’océanographie », estime Guillaume Maze, océanographe physicien au Centre Ifremer Bretagne (Brest) et coordinateur scientifique de la partie française du programme Argo. 

Effectivement, un peu plus de dix ans après la mise à l’eau des premiers flotteurs, le programme avait déjà récolté trois fois plus de données qu’au cours des cent années précédentes. Un article publié en janvier 2016, dans la revue Nature Climate Change, revient sur cet extraordinaire apport et souligne son rôle dans la compréhension du rôle de l’océan sur le climat mondial. Les mesures d’Argo sont ainsi à l’origine de plus de 2.000 publications scientifiques dont de nombreuses relèvent le réchauffement des océans depuis le début du 20ème siècle. 

Méditerranée 

Dans les prochaines années, de nouveaux flotteurs vont être déployés afin de mieux couvrir les zones difficiles : les océans autour des pôles et les régions de fortes turbulences. Des perfectionnements sont aussi prévus : les prochains flotteurs pourront mesurer la colonne d’eau jusqu’à 4.000 mètres de profondeur et des capteurs géochimiques mesureront d’autres paramètres comme la concentration en oxygène, nitrates, chlorophylle ainsi que le pH.

Des prototypes grande profondeur ont déjà été déployés dans l’Atlantique et un réseau de flotteurs biogéochimiques a été mis en place en Méditerranée. Si leurs résultats sont probants, ils remplaceront progressivement les anciens modèles.

Source : sciencesetavenir.fr

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