Contrairement à certaines prévisions, l'Océan Austral reprend son rôle de pompe à carbone

Contrairement à certaines prévisions, l'Océan Austral reprend son rôle de pompe à carbone

Alors que les scientifiques redoutaient sa saturation, une étude indique que la quantité de CO2 absorbée est de nouveau en hausse autour de l’Antarctique.

L’océan Austral se comporte comme un gigantesque poumon qui absorbe et rejette, au gré de variations saisonnières, de grandes quantités de dioxyde de carbone, un des plus importants gaz à effet de serre.

Avec un ratio largement en faveur de l’absorption puisque cette vaste étendue d’eau, représentant 25% de la surface océanique mondiale, participe pour 40% à la captation océanique des rejets anthropiques de carbone.

Au début des années 2000, des mesures effectuées indiquaient une stabilisation de la quantité de dioxyde de carbone absorbé depuis 1980. Les scientifiques redoutaient que cette zone soit arrivée à saturation, un événement qui serait dramatique pour l’équilibre climatique de la Terre. Fort heureusement, une étude publiée par la revue Science indique que la quantité de CO2 absorbée est à nouveau en hausse autour de l’Antarctique.

La météo relance le puits

Les chercheurs de l’école polytechnique de Zurich (EPFZ) et de l’université d’East Anglia ont analysé la concentration en CO2 des eaux de surface de l’océan Austral grâce à l’Atlas SOCAT (Surface Ocean CO2 Atlas) qui recense depuis 1957 les mesures effectuées par les navires de recherche et certains bateaux marchands sur toutes les mers du globe.

Ils ont complété leurs données avec des observations satellitaires et avec une nouvelle méthode d’approximation basée sur le modèle des réseaux de neurones. Les résultats démontrent que le puits de carbone de l'océan Austral s’est réactivé à partir de 2002. En 2010, son absorption de carbone avait retrouvé un niveau attendu, corrélé à l’augmentation du CO2 atmosphérique.

Cette étude prouve que la capacité d’absorption en dioxyde de carbone de l'océan Austral fluctue fortement, plutôt que d'augmenter de façon régulière en réponse à l'augmentation du CO2 atmosphérique.

Les chercheurs expliquent que ce changement est une conséquence des changements atmosphériques au-dessus de l’Antarctique ces dix dernières années : une diminution de l’intensité des vents et une augmentation des températures de surface de l'eau

En revanche, les scientifiques ne se hasardent pas à pronostiquer les performances futures de l’océan Austral. "Notre modèle statistique n’est pas en mesure de produire un développement futur", résume Peter Landschützer de l’EPFZ.

Source : sciencesetavenir.fr

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