La France publie sa feuille de route énergétique pour la production et la consommation

La France publie sa feuille de route énergétique pour la production et la consommation

Avec plusieurs mois de retard, la feuille de route énergétique de la France jusqu’en 2023 a été publiée vendredi, mais malgré les ajustements du gouvernement, elle reste critiquée notamment sur le volet sensible du nucléaire.

Ce texte, appelé Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), a été concrétisé sous la forme d’un décret paru ce vendredi au Journal Officiel. Il fixe la trajectoire d’évolution du bouquet énergétique de la France d’ici à 2023, pour atteindre les objectifs de la loi sur la transition énergétique votée en août 2015.

C’est « un gros travail » qui s’achève pour « le texte principal qu’on attendait depuis le vote de la loi », s’est félicitée la ministre de l’Environnement et de l’Energie. « C’est une PPE ambitieuse, notamment pour les énergies renouvelables », a-t-elle assuré, mais aussi « efficace pour le combat climatique » et « énergique pour la préparation du modèle économique de demain », basé sur une croissance moins émettrice en CO2.

Initialement attendue au premier semestre, sa présentation avait d’abord été reportée, puis le texte a été amendé par le gouvernement après les critiques émanant de plusieurs organismes (comité d’experts, autorité environnementale, conseil national de la transition écologique, etc.), qui ont été consultés avant sa parution.

Ils reprochaient notamment un certain flou sur le volet sensible du nucléaire alors que la loi prévoit de ramener la part de l’atome dans la production nationale d’électricité de 75% aujourd’hui à 50% d’ici à 2025.

Sur ce point, une phrase a été ajoutée à la synthèse accompagnant le décret. Elle précise que la fourchette anticipée de baisse de la production d’électricité nucléaire contenue dans la PPE « pourra également être révisée (…) en fonction de l’augmentation de la production renouvelable et des efforts d’efficacité énergétique ».

Mais elle ne mentionne toujours que la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), sans préciser le nombre d’autres réacteurs qui pourraient être fermés d’ici 2023, laissant ainsi sur leur faim des ONG, appuyées par un rapport parlementaire publié cet été, qui réclamaient un objectif chiffré.

Le décret lui-même oblige l’exploitant nucléaire EDF, « dans un délai maximal de six mois » après sa publication à établir « un plan stratégique compatible avec les orientations de la programmation pluriannuelle de l’énergie ». Greenpeace a dénoncé dans un communiqué une PPE « incohérente » qui « n’indique aucune trajectoire de réduction de la part du nucléaire ».

C’est « surtout la clarté des objectifs qui a été renforcée », a expliqué la ministre, alors que la PPE avait aussi été critiquée sur le manque de cohérence entre ses différents volets (consommation et production d’énergie). Désormais, « plus de 90% » des textes d’application de la loi sur la transition énergétique ont été publiés, a-t-elle ajouté, les autres étant en cours d’examen au Conseil d’Etat ou à la Commission européenne.

Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a lui salué des objectifs à 2023 « cohérents » avec une production d’énergie à 32% issue des énergies renouvelables en 2030. Mais dans l’éolien en mer, il n’y a « plus d’échéance après 2016 pour l’éolien en mer: la PPE ne donne pas à la filière la visibilité nécessaire », a critiqué le directeur général de la filiale française du groupe allemand WPD, Vincent Balès.

Source : goodplanet.info

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