Triste record pour 2016, la fonte de la banquise arctique n'a jamais été aussi forte que cette année

Triste record pour 2016, la fonte de la banquise arctique n'a jamais été aussi forte que cette année

Les dernières mesures concernant l'élévation de la température moyenne de la Terre ainsi que celles concernant la fonte saisonnière de la banquise arctique montrent que des records ont à nouveau été battus. Il devient de plus en plus urgent d'agir pour respecter les accords de la COP 21.

Les chercheurs du Goddard Space Flight Center de la Nasa viennent à nouveau de faire état de signes inquiétants en ce qui concerne le réchauffement climatique. Sans surprises, la température moyenne de la Planète continue de s’élever.

Les six premiers mois de 2016 sont ainsi les plus chauds observés depuis 1880. Il n’y a donc pas de doute que, malgré l’élévation des températures causée par El Niño dans l’océan Pacifique (qui avait déjà conduit à un record de température en 1998), c’est bien majoritairement l’injection de gaz carbonique dans l’atmosphère par l’humanité qui est responsable du réchauffement observé. C’est d’autant plus vrai que l’estimation de la température globale de la Terre ces derniers mois est nettement plus élevée que celle de 1998.

Observer la banquise grâce des satellites et des avions

Malheureusement, ces augmentations de température sont les plus importantes et les plus rapides en Arctique. La Nasa surveille le phénomène, non seulement avec des satellites mais aussi avec des avions. Ce mois-ci, une nouvelle campagne d’observations aériennes à long terme, baptisée opération IceBridge, a d’ailleurs été lancée (la première date de 2009).

Elle consiste à étudier, comme jamais auparavant, l’étendue et les caractéristiques des petites mares peu profondes d’eau fondue qui se forment à la surface de la banquise lors de la fonte saisonnière. Elles sont plus sombres que la glace et absorbent donc plus de chaleur, ce qui conduit à une accélération de cette fonte. On a de bonnes raisons de penser que la connaissance de ces mares permet de prédire de façon fiable l’étendue minimale de la banquise arctique survenant en septembre.

Banquise arctique : sa surface minimale diminue de 13 % par décennie

La deuxième mauvaise nouvelle est justement que les estimations mensuelles de la surface de la banquise ont fourni des chiffres qui sont les plus bas pour chacun des mois de 2016 depuis les premières mesures satellitaires débutées en 1979. Plus précisément, 5 des 6 derniers mois sont des records et le dernier restant se classe tout de même second. La banquise est réduite à son minimum en septembre et il faut savoir qu’en été, ce minimum est déjà, en général, de 40 % inférieur depuis quelques années par rapport à la surface observée au début des années 1980, diminuant d’environ 13 % par décennie.

On ne peut s’empêcher de penser à ce qui pourrait arriver si par malheur les réserves de méthane sous forme de clathrates venaient à être déstabilisées en Arctique. En effet, le méthane est un gaz à effet de serre bien plus redoutable que le gaz carbonique.

Le climatologue Yves Fouquart, tempère tout de même les déclarations de la Nasa : « L’évolution de la banquise dépend beaucoup des conditions météorologique. Si le vortex polaire arctique est éclaté, il peut y avoir de fortes anomalies de température qui fragilisent très rapidement la banquise mais, si le vortex se reconstitue, la fonte va se ralentir considérablement.

Il y a donc une variabilité très forte et celle-ci est elle-même dépendante du réchauffement parce que le vortex y est apparemment très sensible. Mieux vaut donc attendre le minimum de septembre avant de se prononcer définitivement, et il faut évidemment regarder la tendance et pas une année particulière. Sur les températures globales, on pourrait aussi remarquer que la dégringolade des anomalies mensuelles est bien plus importante qu'en 1998. Il reste toujours très probable que 2016 battra à nouveau le record mais peut-être pas de beaucoup ».

Source : futura-sciences.com

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