L'augmentation de CO2 dans l'air verdit la planète, mais dérègle le cycle de l'eau

L'augmentation de CO2 dans l'air verdit la planète, mais dérègle le cycle de l'eau

La densité des feuilles et des arbres croît avec l'augmentation de la concentration atmosphérique en CO2. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour autant.

Décrié pour son rôle majeur dans le réchauffement climatique, le dioxyde de carbone a contribué durant ces trente-cinq dernières années au verdissement de la planète. C'est ce qu'affirme une étude publiée dans la revue Nature Climate Change et menée par une trentaine de chercheurs représentant huit pays.

Elle se fonde sur les données des satellites de la Nasa et de la NOAA qui ont évalué la couverture foliaire sur l’ensemble des terres végétalisées de la planète. Celle-ci a connu une hausse spectaculaire ces trois décennies passées, avec un verdissement, c’est-à-dire une augmentation de la densité des feuilles et de la densité des arbres, de 25 à 50% des zones portant de la végétation.

Un gain équivalent à deux fois la surface des Etats-Unis. Pour les scientifiques, le facteur prédominant qui explique cette hausse est la concentration en CO2 atmosphérique, responsable d’un phénomène de "dopage" appelé fertilisation par le dioxyde de carbone

Des changements dans le cycle de l’eau et du carbone en cours

 

Plus il y a du dioxyde de carbone dans l’atmosphère et plus les plantes fabriquent d’éléments cellulaires par photosynthèse, elles peuvent ainsi développer plus de feuilles et les nouvelles pousses ont également plus de vigueur. Selon les scientifiques, le CO2 est directement responsable de 70% du verdissement observé ces trente dernières années.

D’autres facteurs comme la concentration en azote ou la hausse des températures interviennent à un degré bien moindre (9% et 8%). C’est la première fois qu’un tel effet est identifié à l’échelle du globe. Son ampleur est de nature à "changer fondamentalement le cycle de l’eau et du carbone dans le système climatique" souligne Zaichun Zhu, de l’Université de Pékin et premier auteur de l’article.

Dans quels sens iront ces changements ? Rien n’est certain et l’étude ne porte pas sur ce sujet. Toutefois, certains auteurs supposent que l’augmentation de la masse végétale va permettre de stocker de plus grande quantité de CO2 dans ce puits de carbone que constituent les forêts.

"Des études ont constaté depuis les années 80 une plus grande captation du carbone que prévu par la Terre. C’est tout à fait conforme avec la hausse du verdissement" ajoute Shilong Piao, autre signataire de l’article. Une bonne nouvelle certes mais dont la portée est limitée car "les plantes s’adaptent à la hausse du dioxyde de carbone et l’effet de fertilisation n’est que transitoire" prévient Philippe Ciais, directeur adjoint du Laboratoire de sciences du climat et de l'environnement, à Gif-sur-Yvette.

D'autre part, la hausse de la concentration en CO2 provoque d'autres phénomènes préjudiciables à la Terre comme aux espèces qu'elle abrite : réchauffement climatique, élévation du niveau de la mer, la fonte des glaciers et acidification des océans... ainsi que des phénomènes météorologiques plus fréquents et plus destructeurs.

Source : sciencesetavenir.fr

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