Si l'élévation du niveau des mers est réelle, la terre en absorbe une partie

Si l'élévation du niveau des mers est réelle, la terre en absorbe une partie

20% de l’eau provenant de la fonte des calottes glaciaires est absorbé par les terres révèlent les mesures de deux satellites de la Nasa.

C’est tout un compartiment du cycle de l’eau qui vient d’être évalué par la Nasa. 3200 milliards de tonnes d’eau ont été soustraits en dix ans des échanges entre la mer et la terre, absorbés par les sols, les nappes phréatiques et les lacs. 

Ce volume correspond au lac Huron, l’un des cinq grands lacs du nord des Etats-Unis et septième étendue d’eau douce du monde. Selon les calculs de la Nasa publiés jeudi dans la revue Science, ce phénomène a ralenti de 20% la hausse du niveau des mers.

Le cycle de l’eau est bien connu. Sous l’effet du rayonnement solaire, l’eau des mers s’évapore et forme des nuages qui vont arroser les terres sous forme de pluie ou de neige. Cette eau revient à la mer par ruissellement et formation de rivières et de fleuves. Les chercheurs se doutaient bien que les sols tenaient un rôle d’éponge mais il était plutôt sous-évalué.

"Nous avons toujours pensé que la dépendance croissante des populations à l'eau du sous-sol pour l'irrigation et la consommation se traduisait par un transfert net de l'eau des terres vers l'océan, a relevé J.T. Reager, du Jet Propulsion LaboratoryNous n'avions pas réalisé jusqu'à présent qu'au cours de la dernière décennie, les modifications dans le cycle mondial de l'eau ont plus que compensé les pertes induites par le pompage de l'eau souterraine, transformant les terres en éponge au moins temporairement".

Une absorption mesurée grâce aux satellites du programme GRACE

Ce phénomène d’absorption est constaté partout sur la planète. S’il a pu être mis en évidence et mesuré, c’est grâce aux satellites GRACE lancés par la Nasa en 2002. Ce programme utilise deux satellites jumeaux dédiés à la cartographie globale à une résolution de 200 à 300 kilomètres des variations du champ de gravité terrestre sur des échelles de temps allant du mois à la décennie.

Ces variations du champ de gravité trahissent les redistributions de volume entre les grands réservoirs d’eau (humidité atmosphérique, océans, stocks d’eau continentale). GRACE donne ainsi les évolutions de l’épaisseur de glace sur les pôles, mesure l’ampleur des sécheresses et des inondations sur tous les continents, évalue les masses d’eau disponibles dans les nappes phréatiques et donne une vision plus précise de l’évolution du cycle de l’eau.

Le résultat des observations faites entre 2002 et 2014 affine ainsi aujourd’hui les prévisions sur la hausse du niveau des mers.

Source : sciencesetavenir.fr

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