Les conséquences du changement climatique pourraient amener le vin à devenir meilleur

Les conséquences du changement climatique pourraient amener le vin à devenir meilleur

Une étude conduite par la Nasa et l'université d'Harvard, aux États-Unis, montre que les vendanges précoces observées ces dernières décennies sont dues au changement climatique. Ce phénomène aurait un impact sur le vin qui serait de meilleure qualité.

Chaque année, on l’entend dans divers médias qui s’en font l’écho : les vendanges ont lieu de plus en plus tôt. En France, et aussi chez tous nos voisins où l’on cultive la vigne. S’agit-il seulement d’une impression ou est-ce vraiment une tendance sur le long terme liée au changement climatique ? Pour la Nasa et l’université d’Harvard, il est clair que la hausse des températures moyennes en est la cause. Le phénomène a même considérablement augmenté à partir de la seconde moitié du XXe siècle.

En consultant les documents historiques de plusieurs terroirs français et suisses entre 1600 et 2007, l’équipe de Benjamin Cook, climatologue à l’institut Goddard de la Nasa et à Columbia, a relevé que durant près de quatre siècles, les vendanges qui survenaient plus tôt étaient consécutives à des printemps et des étés plus chauds et secs que d’ordinaire.

Cependant, à partir des années 1980, il apparaît qu’elles sont de plus en plus précoces, même lorsqu’il n’y a pas eu de sécheresse. « Il y a des preuves croissantes que le changement climatique a causé des récoltes plus tôt dans ces régions au cours des dernières décennies », indique l’auteur principal de l’étude qui vient d’être publiée dans la revue Nature Climate Change. Selon lui, tout indique que « les paramètres climatiques ont changé ».

Pourquoi les vins seraient-ils meilleurs ?

Les chercheurs ont pu recouper les dates des vendanges connues depuis plus de 400 ans avec des données climatiques issues de récits historiques et de la dendrochronologie (cernes des arbres), auxquelles se sont ajoutées plus récemment les mesures plus précises des températures et des précipitations. Enfin, les considérations qualitatives des millésimes de Bourgogne et Bordeaux depuis le début du XXe siècle leur ont permis de les mettre en relation. 

Il est ainsi apparu qu’en règle générale, les meilleures années pour le vin sont celles qui ont connu des précipitations plus importantes que la moyenne au moment de la reprise de la végétation, au printemps, suivies d'étés chauds et d'une fin de saison sèche. « Cela procure beaucoup de chaleur et d’humidité à la vigne pour croître au début de la saison, explique Elizabeth Wolkovich, écologue à Harvard, tandis que des conditions plus sèches un peu plus tard dans la saison décalent la croissance végétative et une plus grande production de fruits. »

L’équipe conclut que l’impact des sécheresses a diminué ces dernières décennies suite au changement climatique. Aussi, la hausse des températures provoque-t-elle des vendanges de plus en plus précoces qui, souvent, ont donné des vins de meilleure qualité. « Nos résultats montrent cependant que le changement climatique affecte aujourd’hui les récoltes, et que les modèles d’antan – avec des sécheresses provoquant des vendanges précoces et des vins de haute qualité – ont déjà évolué, note Benjamin Cook. Que peut faire la viticulture face à cette situation ? Les viticulteurs devront sans doute envisager de changer leurs pratiques pour s’adapter à un monde régi par de nouvelles lois climatiques. »

Source : futura-sciences.com

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