En pleine étude de la planète naine Cérès, celle-ci révèle d'étonnantes caractéristiques

En pleine étude de la planète naine Cérès, celle-ci révèle d'étonnantes caractéristiques

Les récentes observations à basse altitude de Cérès, la première planète naine visitée, en composent un portrait de plus en plus net. Pourtant, les principales énigmes demeurent et de nouvelles surgissent...

Dans la grande famille des corps célestes sous la houlette du Soleil, il n’y en a pas deux qui se ressemblent. Tous partagent la même origine (à l’exception peut-être de lointaines comètes échangées avec d’autres étoiles…) et tous ont connu des évolutions différentes selon leurs masses, positions, entourages, compositions, etc.

Au sein de la ceinture d’astéroïdes par exemple, non loin de nous, Cérès occupe une « niche unique » selon Chris Russell, le directeur scientifique de la mission Dawn, la sonde spatiale qui visite ce sphéroïde de 940 km de diamètre depuis mars 2015. 

« Cérès est entre les corps glacés du Système solaire externe – avec leur surface gelée aussi dure que la pierre – et les planètes humides que sont Mars et la Terre, qui peuvent avoir à leur surface de la glace et de l’eau liquide. »

Une nouvelle énigme pour les chercheurs

Dawn, qui a fêté le 27 septembre le huitième anniversaire de son lancement, poursuit sa campagne de cartographie de Cérès à 1.470 km d’altitude (désignée HAMO pour High Altitude Mapping Orbit). Même si les images ont une résolution trois fois supérieures à celles de la phase précédente, les principales énigmes de la planète naine, comme la nature des célèbres taches blanches dans le cratère Occator (présentes dans de nombreux autres endroits) ou encore la montagne pyramidale culminant à 6 km, demeurent irrésolues. 

« Cérès continue de nous étonner et de nous intriguer à chaque fois que nous examinons la multitude d’images, de spectres et maintenant les salves de particules énergétiques », a expliqué Chris Russell à la Nasa.

En effet, les chercheurs qui observent et tentent de décoder les paysages de Cérès ont détecté, avec le spectromètre à neutrons et rayons gamma de Dawn, trois sursauts d’électrons énergétiques qu’ils avouent ne pas savoir encore interpréter. « C’est une observation très inattendue pour laquelle nous sommes en train de tester plusieurs hypothèses », explique le directeur scientifique qui reconnait l’importance de cette découverte.

La composition de Cérès et son histoire

Ces nouvelles séries de survols qui ont débuté le 17 août dernier ont permis d’établir de nouvelles cartes de la planète naine qui ont été présentées cette semaine, à l’occasion de la Conférence européenne des sciences planétaires qui se déroule à Nantes.

L’une, constituée des images prises à travers des filtres infrarouge, rouge et bleu, présente en fausses couleurs les « subtiles » différences de réflectivité des matériaux qui affleurent à sa surface. Nous la devisageons ainsi autrement que dans ses teintes naturelles, en apparence uniforme, ce qui permet de mieux repérer sa composition laquelle nous conte son histoire géologique.

La seconde carte est plus précise que les précédentes en matière de topographie. Les couleurs indiquent les différentes élévations. Plus d’une douzaine de sites géologiques viennent de recevoir un nom, toujours en référence à des cultes, esprits ou divinités de l’agriculture dans le monde entier. Citons les cratères Jaja (Abkhazie), Ernutet (ancienne Égypte) ou encore, près du pôle nord, la montagne Ysolo (rites d’Albanie)…

Les chercheurs sont frappés par la forme de la plupart des cratères de Cérès, très différents de ceux du gros astéroïde Vesta (530 km) visité par la sonde entre 2011 et 2012« Les formes irrégulières de cratères sur Cérès sont très intéressantes, ressemblant à des cratères que nous avons vus sur Rhéa, une lune glacée de Saturne, a commenté Carol Raymond, directrice scientifique adjointe de Dawn. Ils sont très différents de la forme en bol de Vesta. »

La sonde spatiale Dawn poursuit sa mission de cartographie. Au cours de ce mois-ci, le vaisseau descendra progressivement jusqu’à seulement 375 km d’altitude qu’il atteindra en décembre. Son ultime campagne d’observation, à très haute résolution, est programmée jusqu’au minimum, le milieu de l’année 2016, a assuré l’équipe.

Source : futura-sciences.com

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